Sur les vidéos blafardes de leurs dépositions devant les enquêteurs militaires, des soldats d'élite se tassent dans leur siège, regards traqués, larmes aux yeux, atterrés tant par leur transgression de la loi du silence que par le souvenir des crimes de guerre de leur chef d'unité. Ces images vieilles de deux ans, fournies récemment au New York Times par une source anonyme et diffusées cette semaine sur la plateforme Hulu aux Etats-Unis, sont d'autant plus poignantes qu'elles arrivent trop tard.
Edward «Eddie» Gallagher, le gradé tueurs de civils et de prisonnier, le «putain de salaud» et le «personnage toxique» décrit par ses subordonnés lors de ces dépositions a été acquitté en juillet des chefs d'accusations les plus graves, au terme d'un procès saboté. Plus encore, le ripou du corps des Navy SEALs, les légendaires forces spéciales, érigé en héros martial par Fox News et la Maison Blanche, a été totalement gracié par Donald Trump en octobre, maintenu à son rang et nanti d'une heureuse retraite grâce à l'appui déterminé du président.
Gallagher pouvait faire illusion. En 2017, les membres du groupe Alpha des Navy SEALs, chargé d'aid