Après dix mois de blocage politique et deux élections législatives, l'Espagne va enfin se doter d'un gouvernement dûment investi par les députés. Le socialiste Pedro Sánchez, élu mardi, doit prêter serment ce mercredi et former un cabinet de coalition avec Podemos, la gauche radicale qui, pour la première fois, va participer à l'exécutif : une vice-présidence chargée de la justice sociale, confiée au fondateur du parti Pablo Iglesias, et quatre ministères. Sánchez a été élu avec deux voix d'avance, une marge infime qui laisse présager une législature compliquée. Pour y parvenir, le socialiste a dû faire des concessions en échange de l'abstention des indépendantistes basques (EH Bildu) et catalans (ERC). Notamment l'ouverture, d'ici deux semaines, d'une «table de dialogue» avec le gouvernement catalan. Cette négociation que les indépendantistes réclament de longue date suscite la colère de la droite (PP) et l'extrême droite (Vox), qui accusent la gauche d'avoir pactisé avec des «terroristes» et de «détruire l'Espagne» en ouvrant la voie à l'indépendance de la Catalogne, mais aussi du Pays basque. «Une période de modération, de progrès et d'espérance s'ouvre aujourd'hui», a assuré sur Twitter Pedro Sánchez, arrivé au pouvoir en juin 2018 mais qui expédiait les affaires courantes depuis le mois de mars.
Pedro Sánchez : «Il va y avoir un gouvernement progressiste en Espagne. Je comprends votre frustration [à droite], mais acceptez la réalité.»
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publié le 7 janvier 2020 à 19h51
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