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Australie : «Ces mégafeux sont un aperçu du futur qui nous attend»

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Plinio Sist, chercheur spécialiste des forêts, détaille comment les mégafeux se multiplieront dans les prochaines décennies avec des risques dévastateurs à long terme pour les forêts.
Le village de Nerrigundah, dévasté par les flammes en décembre 2019. (Siobhan Threlfall/Photo Siobhan Threlfall.AP)
publié le 15 janvier 2020 à 7h04

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Alors que les autorités australiennes ont annoncé être enfin venues à bout du plus important des «mégafeux» qui a ravagé le sud-est du pays pendant trois mois, Plinio Sist, directeur de l’unité de recherche Forêts et Sociétés au Cirad, à Montpellier, explique en quoi consistent ces phénomènes et ce que l’avenir nous réserve.

A quoi correspond scientifiquement un «mégafeu» ?

Le terme n’a pas encore de définition scientifique faisant consensus. En Europe, on les caractérise à partir de 1 000 hectares. Aux Etats-Unis, c’est à partir de 10 000 hectares. Le concept varie selon la taille des régions, comme des pays.

Observe-t-on une réelle augmentation de leur nombre et de leur intensité dans le monde sous l’effet du changement climatique ?

On manque encore de recul pour affirmer cette tendance de façon scientifique. Cependant, il est certain que ces mégafeux sont un aperçu du futur qui nous attend, car la multiplication des périodes de sécheresse qui, en plus, se rallongent, va accentuer ces phénomènes. La plupart des mégafeux interviennent pendant des épisodes météorologiques exceptionnellement chauds ou secs, or ces événements ont augmenté en nombre d’environ 20% en cinquante ans.

Les mégafeux sont-ils différents d’une région du monde à l’autre ?

Le départ d’incendies dépend de trois principaux facteurs : du climat, du combustible et de l’allumage. Le facteur commun immuable à toutes les régions est naturellement le climat, avec, par exemple, un déficit de pluies pendant les périodes dites humides comme cela a été le cas en Australie. Pour le combustible, le type et l’état de la végétation jouent naturellement un rôle essentiel. Par exemple, une forêt