Personne, en dehors des cercles du pouvoir, n’avait entendu parler de lui. Personne, ou presque, ne pouvait dire, jusqu’à hier, à quoi il ressemble, ce qu’il pense, quel est le timbre de sa voix. Le nouveau Premier ministre russe, Mikhaïl Michoustine, sorti du chapeau de Vladimir Poutine mercredi, quelques heures après la démission de Dmitri Medvedev, binôme de longue date du président, est un discret bureaucrate, totalement absent de la vie publique.
Né à Moscou, ingénieur de formation, docteur en sciences économiques, il dirige le Club international d'informatique, une association créée à la veille de la chute de l'URSS – qui se décrit sur son site comme le «terreau de l'informatisation de la Russie» –, avant d'entrer dans la fonction publique en 1998. Il travaille dans plusieurs agences gouvernementales, puis prend la tête d'un fonds d'investissement, UFG. A 53 ans, son principal fait d'armes, reconnu par tous, est d'avoir modernisé le fisc russe, qu'il dirige depuis 2010, et dont il a fait une institution hautement numérisée, moderne et efficace.
En 1999, un inconnu nommé Poutine
Depuis sa nomination surprise mercredi, le débat fait rage sur les réseaux sociaux et dans les médias : Vladimir Poutine vient-il de dévoiler son successeur au Kremlin (tout en projetant de déconcentrer les pouvoir du prochain chef d'Etat par une réforme constitutionnelle à venir) ? Ou bien a-t-il trouvé un suppléant commode, le temps d'organiser la transition ? «[Michoustine] n'a aucune expérience politique ni pop