Ainsi donc, tout serait rentré dans l'ordre au Brésil. Du moins, selon Jair Bolsonaro. Vendredi, le président d'extrême droite avait limogé sans attendre son chargé de la Culture, Roberto Alvim, qui s'était fendu d'une vidéo d'inspiration nazie pour annoncer sa politique «nationaliste». Drôle de retour à la normalité que le chercheur Murilo Cleto, spécialiste des nouvelles droites, raille ainsi sur Twitter : «Dorénavant, le gouvernement brésilien ne fera plus référence qu'à Duterte, Trump, Salvini ou Pinochet [allusion aux affinités politiques du chef de l'Etat, ndlr]. Le nazisme, plus jamais !» Depuis la veille, une vidéo «tragicomique» selon le mot de la Folha de São Paulo, le principal quotidien du pays, tournait sur les réseaux sociaux, exposant encore un peu plus au ridicule ce que d'aucuns appellent le «Bolsonistan». On y voyait le dramaturge Roberto Alvim, chargé de la Culture – portefeuille supprimé par Bolsonaro et relégué à un secrétariat au sein d'un autre ministère –, habillé comme Goebbels, coiffé comme Goebbels et parlant comme Goebbels. Sur fond musical de Wagner, le compositeur préféré d'Adolf Hitler, il plagiait un discours de son chef de la propagande, affirmant que l'art brésilien «sera héroïque et national […] ou ne sera pas».
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