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Libération
Le portrait

Pascal Saint-Amans, à la taxe !

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Ce haut fonctionnaire s’occupe à l’OCDE de la taxation des multinationales, Gafa en tête, après avoir lutté contre les paradis fiscaux.
(Photo Frédéric Stucin pour «Libération»)
publié le 22 janvier 2020 à 18h41

On peut rester parfaitement inconnu du grand public et jouir d'une grande notoriété dans les cercles journalistiques, politiques et activistes. Il faut dire que tous ceux qui ont essayé de comprendre les méandres du secret bancaire et les infinies variantes de l'évasion ou de l'optimisation fiscale l'ont eu au moins une fois au bout du fil. Incontournable dès lors que l'on se frotte à la globalisation des flux financiers, ce haut fonctionnaire international a l'art de rendre audibles des sujets effroyablement compliqués. La matière est austère, lui est tout le contraire. Jovial et affable, Pascal Saint-Amans reçoit dans son immense bureau de l'OCDE, sur les quais de Seine à Boulogne. Soigneusement décoré de pièces rapportées du monde entier, il laisse entrevoir le quotidien de ce quinqua au style soigné mais décontracté, costard et barbe de trois jours. «J'ai une vie de merde et le pire des bilans carbone, je peux aller en Chine pour douze heures», dit-il, en égrenant la liste des capitales récemment visitées et de celles à venir.

A la tête du Centre de politique et d'administration fiscales de l'OCDE depuis 2012, ce fin diplomate dirige une équipe très cosmopolite de 200 personnes, dotée de 25 millions d'euros de budget, un des plus importants de cette organisation basée à Paris regroupant les principales économies développées. Un «machin» multilatéral et bureaucratique, aurait pu dire De Gaulle en son temps, longtemps peu actif à part pour pondre des rapports, mais