En Thaïlande, quatre infections par la nouvelle souche du coronavirus ont été détectées : trois touristes chinois et une citoyenne thaïlandaise de 74 ans qui revenait de la ville chinoise de Wuhan, épicentre de l'épidémie naissante. Elle avait été mise en quarantaine dès la fin décembre à Nakhon Pathom, à une trentaine de minutes en voiture de Bangkok, mais les autorités sanitaires n'ont confirmé la nouvelle que mardi matin, «le temps de réaliser les tests nécessaires», justifient-elles.
Tous les patients ont été mis en quarantaine, traités et sont guéris. Mais l’inquiétude subsiste avec l’arrivée imminente de centaines de milliers de touristes chinois ce week-end pour fêter l’avènement de la nouvelle année du rat. La Thaïlande accueille chaque année dix millions de visiteurs venus de Chine, les aéroports de Bangkok, Phuket et Chiang Mai reçoivent à eux seuls un quart des vols internationaux directs en provenance de Wuhan. Des thermo-scanners détectant des hausses anormales de température ont été mis en place pour tous les voyageurs en provenance de Chine. La Malaisie et le Vietnam affirment avoir mis en place le même genre de dispositif.
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Les autorités sanitaires exhortent la population à ne pas paniquer, même si les hôpitaux sont déjà surchargés : l'épidémie coïncide avec un pic de pollution de l'air à Bangkok et dans le nord du pays, qui provoque certains symptômes similaires à ceux du virus, notamment une toux prolongée. «On ne peut pas tester tout le monde, explique le Dr Manoonchai à l'hôpital Saint-Louis à Bangkok. Seulement si la toux est accompagnée de fièvre et qu'il y a eu un récent voyage en Chine.» Aux frontières terrestres particulièrement fréquentées par les ressortissants chinois, comme celle de Poipet avec le Cambodge, des dépistages sont effectués, mais le personnel manque.