Alors que la France refuse tout retour des jihadistes condamnés à mort en Irak, la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) a demandé mardi, à l'inverse, qu'ils soient rapatriés «pour des raisons tenant autant au respect du droit qu'à la sécurité». Onze Français sont emprisonnés en Irak après avoir été condamnés à mort pour appartenance à l'EI. Capturés au Kurdistan syrien, ils sont incarcérés dans la prison d'Al-Rosafa, disent avoir été torturés. Pour la CNCDH, ces condamnations «ont été prononcées à l'issue de procès inéquitables». La commission rappelle que la peine de mort est contraire aux valeurs de la France. «Il n'y a aucune garantie que l'Irak ne l'applique pas aux Français condamnés», explique Patrick Baudoin, avocat et membre de la CNDCH. Aux arguments juridiques s'ajoute la sécurité. L'Irak a déjà vu des évasions massives, y compris de jihadistes. «Il est beaucoup plus dangereux de les laisser là-bas, où ils pourraient s'évader, que de les rapatrier, explique Patrick Baudoin. Ce n'est pas qu'une question de respect des droits de l'homme mais d'efficacité.»
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