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Libération
Décryptage

Le «plan Trump», une victoire pour la droite israélienne

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L'administration Trump a révélé mardi sa «vision» pour régler le conflit israélo-palestinien. Un plan très précis et ultra-favorable aux Israéliens, ouvrant la voie à l'annexion imminente d'une partie des Territoires palestiniens par l'Etat hébreu.
(Photo Alex Brandon. AP/Photo Alex Brandon. AP)
publié le 29 janvier 2020 à 8h14
(mis à jour le 29 janvier 2020 à 9h28)

«Il n'y a pas de plan !» Ainsi ricanaient les experts et les diplomates à chaque report de la présentation du «deal du siècle», promis il y a presque trois ans par l'imprévisible président américain Donald Trump, qui n'avait trouvé de plus brillante idée que de confier la résolution du plus insoluble des conflits – «le plus difficile des challenges !» – à son gendre, le novice Jared Kushner. Moqueries mal informées, d'un autre âge, d'une autre ère. Celle des résolutions de l'ONU et des mantras autour d'une solution «juste et négociée» pour les Israéliens et Palestiniens.

Car non seulement il y a un plan, mais il est extrêmement détaillé. Cent quatre-vingts pages, en comptant cartes et annexes qui, sous prétexte de réinventer la paix, pulvérisent des décennies de paramètres et de consensus internationaux, pour entériner le fait établi de la colonisation des Territoires palestiniens et la putréfaction des accords d'Oslo. En un mot, sous couvert de présenter «la solution à deux Etats la plus réaliste», la victoire – idéologique et territoriale – de la droite israélienne. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a qualifié la proposition américaine de «chemin vers une paix durable», reprenant le titre de son brûlot écrit il y a vingt ans contre les accords signés par son prédécesseur Yitzhak Rabin avec Yasser Arafat.

«Vision»

Mardi soir, dans un des salons exigus de la Maison Blanche, Dona