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Libération
Reportage

«Plan Trump» : «qui peut accepter un accord où on donne tout en échange de rien ?»

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Au lendemain de l’annonce du plan de Trump, c’est la résignation qui primait parmi les Palestiniens croisés à Ramallah. Tandis que dans la colonie de Beit El, la perspective de «légalisation» des implantations israéliennes en Cisjordanie réjouit.
Illustration par Mathilde Van Gheluwe. Prochain ouvrage à paraître, «Funky Town» (Atrabile).  (Mathilde Van Gheluwe)
par Guillaume Gendron, envoyé spécial à Ramallah et Beit El (Cisjordanie)
publié le 29 janvier 2020 à 21h01

A Ramallah, le jour d'après est un jour comme les autres. La veille, le président américain et le Premier ministre israélien ont dévoilé le «plan de paix» le plus outrageusement favorable à l'Etat hébreu, piétinant tout ce que les Palestiniens avaient pour lignes rouges, de Jérusalem au retour des réfugiés. Mais la colère envers ce que le président palestinien, Mahmoud Abbas, a qualifié de «claque du siècle» n'a pas éclaté. Du moins pour l'instant. Au petit matin, les collines de la «capitale» de l'Autorité palestinienne sont nimbées d'un épais brouillard, à l'image du futur de la Palestine. Aux abords d'un checkpoint, la colère se résume à un pneu encore incandescent, pendant que les camionnettes de travailleurs palestiniens foncent vers Israël, coursées par des meutes de chiens errants.

La veille, une manifestation à l’appel de l’Autorité palestinienne a rameuté à peine 200 personnes sur la place Al-Manara, au moment de la déclaration du duo Trump-Nétanyahou. Un autre rassemblement, plus musclé nous dit-on, est prévu aux abords du «DCO», checkpoint au nord de Ramallah où trône un impressionnant drapeau palestinien.

Mais ce théâtre régulier d'affrontements entre jeunes palestiniens et soldats israéliens est lui aussi désert. «