Voilà. C’est fini. Dans quelques années, les enfants nés ce vendredi 31 janvier 2020 apprendront que leur jour de naissance est une date historique. A l’école, dans leurs manuels d’histoire, ils liront que cette date marque la fin d’un destin et d’une aventure remarquables. Les petits Européens se pencheront sur l’histoire d’une rupture et, finalement, d’un échec. Les petits Britanniques découvriront sans doute une version un peu différente, plus enthousiaste. Peut-être liront-ils que, ce jour-là, leur pays a «retrouvé son indépendance». Dans trente ans, les enfants de ces enfants connaîtront le dénouement. Ils étudieront les rouages et les rebondissements et puis, aussi, les conséquences de cette journée où, pour la première fois de l’histoire de l’Union européenne, un de ses membres a jeté l’éponge, claqué la porte, et est parti, sans se retourner.
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Ce 31 janvier 2020, à 23 heures heure de Londres (minuit à Paris), le Royaume-Uni ne sera plus dans l’Union européenne qui comptera alors vingt-sept membres. Le Royaume-Uni sera seul. Il sera un pays tiers, auto-exclu de toutes les institutions européennes, des corridors de Bruxelles et Strasbourg, des instances de réflexion et de décision. Le divorce sera, enfin, consommé. Trois ans, sept mois et huit jours exactement après le référendum du 23 juin 2016 qui a engagé la procédure de séparation. Il faut maintenant inventer la suite. Comment continuer à vivre ensemble quand on ne vit plus ensemble ? Tout reste à construire.