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Chronique «le fil vert»

La mer Rouge émet autant de gaz que le Koweït

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La mer Rouge a des fuites de gaz. C'est le résultat d'une campagne de mesure réalisée autour de la péninsule arabique. Reste à comprendre si ces fuites proviennent du sous-sol ou des activités humaines.
La mer Rouge, le 5 janvier. (Photo Franck Fife. AFP)
publié le 31 janvier 2020 à 6h36

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Le chercheur Efstratios Bourtsoukidis a mis au jour une nouvelle source de gaz à effet de serre. Une source qui émettrait 200 millions de kilogrammes d'éthane et de propane par an. De quoi rivaliser avec les émissions de l'Irak, du Koweït ou des Emirats arabes unis. Cette source, c'est la mer Rouge.

Tout commence lors d'une campagne maritime de mesures de ces gaz dans l'atmosphère. En bateau de la mer rouge au golfe Persique, le chercheur mesure la quantité d'éthane et de propane dans l'air. Il va ensuite comparer ses données avec celles attendues selon les simulations. «Dans la partie nord de la mer Rouge, les mesures étaient jusqu'à 20 à 40 fois supérieures que les prédictions des modèles», explique le chercheur.

Il faut donc comprendre d'où viennent ces écarts. Un boulot de deux ans. Ces émissions ne ressemblent pas à celles dues à l'activité humaine. «Les émissions anthropiques d'éthane et de propane s'accompagnent d'autres espèces chimiques qui ne sont pas présentes ici», explique Jean-Daniel Paris, chercheur au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement, qui a participé à l'exploitation des données.

Photo Panos Vouterakos. The Cyprus Ins

Zone atypique

Mais alors d'où viennent-elles ? La réponse est sous la coque du bâteau. «Ces zones sont marquées par des masses d'eaux s