C'était il y a 1 316 jours. Un vendredi aussi. Ce 24 juin 2016, à 8 heures du matin, le soleil brillait sur Londres. On était dans les bureaux de Tony Blair, en plein cœur de la capitale. L'ancien Premier ministre travailliste était entré dans la pièce, le visage gris et blême, les yeux cernés après une nuit blanche, celle du référendum sur le Brexit. Visiblement sonné. Le Royaume-Uni venait de décider de quitter l'Union européenne, le Premier ministre David Cameron, qui avait pris la décision-pari de convoquer ce référendum, venait de démissionner. A Libération, et à une poignée de journalistes européens en manque de sommeil, Tony Blair avait confié sa tristesse «pour le pays et pour l'Europe».
A lire aussiNotre dossier sur le Brexit
La boucle est bouclée. Ce vendredi, le Royaume-Uni vit ses dernières heures de membre de l'UE. A 23 heures (minuit heure française), ce sera fini. Samedi, la page sera tournée. Dans d'autres bureaux – sa fondation a déménagé entre-temps – mais toujours au centre de Londres, Tony Blair arrive, l'air plus reposé qu'il y a trois ans et sept mois. La tristesse est toujours là, mais aussi une forme de fatalisme et de détermination.
Quel est votre sentiment, en ce vendredi historique ?
Nous sommes où nous sommes. Cela ne sert à rien d'épiloguer. Nous devons forger un nouvel a