Elle combat sans relâche et ne semble craindre personne. Mamata Banerjee, fille de famille modeste, a gravi seule les échelons de la politique patriarcale indienne, pour devenir en 2011 la première femme à diriger l'Etat du Bengale-Occidental. Prouesse d'autant plus grande qu'elle a déboulonné le gouvernement communiste en place depuis trente-quatre ans. Toujours drapée dans son traditionnel sari de coton blanc, cette petite femme célibataire de 65 ans, appelée «Didi» («grande sœur»), représente l'une des plus féroces opposantes aux nationalistes hindous. Dans cet Etat frontalier du Bangladesh, qui compte 27 % de musulmans, cette hindoue tient de nombreux meetings pour dénoncer la loi «islamophobe» sur la citoyenneté et a adopté, comme cinq autres Etats, une motion parlementaire qui rejette ce texte au nom du respect de la laïcité. Les nationalistes hindous du BJP la présentent comme une traîtresse et misent sur l'élection régionale de 2021 pour faire tomber l'un des derniers remparts résistant à leur avancée.
Portrait
Mamata Banerjee : l’indomptable opposante
(Photo AFP)
par Sébastien Farcis
publié le 6 février 2020 à 20h26
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