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Libération
Retrait de Griveaux

Aux Etats-Unis, le précédent Weiner

Espoir du camp Obama, l’homme a été éclaboussé par plusieurs affaires de photos pornos.
Anthony Weiner en 2017. (Photo L. Jackson. Reuters)
publié le 14 février 2020 à 20h56

L’histoire de Benjamin Griveaux rappelle, à quelques nuances près, celle de l’Américain Anthony Weiner. En 2013, ce dernier est alors présenté comme l’un des principaux prétendants à la mairie de New York pour succéder à Michael Bloomberg. Tout comme l’ex-porte-parole du gouvernement macroniste, ce sont des images intimes diffusées sur les réseaux sociaux qui ont entraîné la chute de l’élu démocrate.

Cette dégringolade débute en 2011. Agé de 46 ans et considéré comme un espoir du camp Obama, Anthony Weiner poste par erreur une photo de lui en érection sur Twitter. Pour se défendre, le politicien évoque d'abord un piratage avant de se rétracter : il s'excuse ensuite publiquement et avoue avoir échangé des contenus controversés avec six femmes, autres que son épouse, alors enceinte. Aux Etats-Unis, un mensonge pèse lourd dans la vie politique, tant le caractère moral y fait foi. «Je peux vous dire que si c'était moi, je démissionnerais», déclarait à l'époque Barack Obama. Sous pression, l'homme, marié à Huma Abedin, proche d'Hillary Clinton, annonce ensuite démissionner de son siège au Congrès.

Pour autant, Anthony Weiner ne renonce pas à New York. En 2012, il affirme au magazine People être un homme «guéri». Ses démons finissent néanmoins par le rattraper. Le candidat Weiner reconnaît en 2013 avoir envoyé des messages et des photos à caractère pornographique à une femme de 22 ans. «Weiner devrait mettre ses problèmes conjugaux et ses pulsions personnelles loin du regard du public […] et de la course pour la mairie de New York», tonne un éditorial du New York Times. Contrairement à Benjamin Griveaux, il ne se retire pas car les sondages le placent favori pour l'investiture démocrate. Mais lors des primaires du parti à New York, il pointe à la cinquième place, loin derrière l'actuel maire, Bill de Blasio. Autre différence : Anthony Weiner est condamné en 2017 pour un échange de «sextos» avec une mineure. Mais plus largement, la comparaison des deux parcours soulève la question d'une américanisation de la vie politique française.