Le Fonds monétaire international (FMI) a confirmé que le Liban avait officiellement demandé son assistance technique en vue de la préparation d’un plan économique, monétaire et financier global pour gérer la crise qui sévit dans le pays. Les experts du FMI devraient donc débarquer prochainement à Beyrouth pour entamer les discussions avec le nouveau gouvernement et décortiquer les comptes publics d’une économie à deux doigts de l’implosion financière et sociale.
Pour l’équipe dirigeante du Premier ministre, Hassan Diab, le temps presse, car le Liban est en proie à la pire crise économique depuis la guerre civile (1975-1990) qui a catalysé depuis octobre un mouvement de contestation inédit contre la classe politique, accusée d’être corrompue et d’avoir laissé couler le pays.
La tension est d’autant plus forte que le compte à rebours financier est désormais enclenché. Le décompte de ce dernier s’arrêtera début mars, lorsque l’Etat devra débourser 1,2 milliard de dollars (1,1 milliard d’euros) pour rembourser une partie de sa lourde dette (91 milliards de dollars, soit près de 180 % du PIB) arrivée à échéance. Une mission quasi impossible pour ce pays aux caisses vides et présenté il y a encore peu comme la Suisse du Proche-Orient, malgré une situation politique chaotique. Pas sûr non plus qu’un accord puisse être trouvé en temps et en heure avec le FMI.
Traditionnellement, le système de partage du pouvoir confessionnel veut que le Premier ministre, toujours musulman sunnite, soit adoubé par ses pairs. Or, privé de ce parrainage et étiqueté proche du Hezbollah chiite, Hassan Diab est dans une situation délicate au moment où la pression internationale contre le Hezbollah ne cesse de s’amplifier. Pas sûr dans ces conditions que Hassan Diab parvienne à convaincre une communauté internationale (dont fait partie le FMI) pour un soutien financier au Liban. Or la plupart des économistes sont formels : le Liban ne pourra éviter la déconfiture financière que grâce à une intervention externe.