Elle a parlé trop vite. «Nous n'avons aucune raison de croire qu'il y a un cas de coronavirus à bord, malgré ce que rapportent certains médias», indiquait la compagnie Holland America Line, le 12 février dans un communiqué, alors que la Thaïlande devenait le cinquième pays à rejeter le navire de croisière MS Westerdam par peur du Covid-19. Samedi, un cas positif a pourtant été confirmé par la Malaisie chez une passagère américaine débarquée du bateau de croisière, qui transitait par Kuala Lumpur pour regagner les Etats-Unis.
Trois jours plus tôt, le navire a accosté à Sihanoukville, dans le sud du Cambodge, après onze jours d’errance dans les ports d’Asie. Une partie des passagers sont alors progressivement débarqués, sans quarantaine et sans réelle mesure de protection face aux risques d’épidémie. Aujourd’hui, cette gestion chaotique et peu scrupuleuse oblige les autorités politiques et sanitaires à se livrer à une délicate pêche aux malades potentiels.
Rose et poignée de main
L'affaire du MS Westerdam démarre début février, quand l'épidémie de coronavirus s'étend à travers le monde. Après des escales à Hongkong et Taïwan les 1er et 4 février, cinq ports asiatiques refusent le Westerdam en déroute. Pendant onze jours, les vacanciers tournent en rond, sans sombrer dans la psychose. Sur le navire, pas de masque. La température des 2 257 personnes à bord est contrôlée très occasionnellement. Le 12 février, lorsque le Cambodge accepte de faire acco