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Libération

Assange veut demander l’asile en France

publié le 20 février 2020 à 20h46

Alors que le procès d'extradition de Julian Assange, réclamé par les Etats-Unis - où il encourt jusqu'à 175 ans de prison à la suite de la publication de documents secrets de l'armée américaine en 2010 - s'ouvre lundi à Londres, son avocat français, Me Eric Dupond-Moretti, a remis jeudi sur le tapis l'option d'une demande d'asile en France, lors d'une conférence de presse organisée par Reporters sans frontières (RSF) et l'équipe européenne de défense du fondateur de WikiLeaks.

«Nous allons demander à rencontrer le président de la République dans les jours qui viennent, pour ne pas dire dans les heures qui viennent», a-t-il déclaré, indiquant «travailler sur la possibilité de demander aux autorités politiques françaises un asile politique». Une première demande d'asile en France faite par l'ancien conseil d'Assange, Juan Branco, n'avait pas abouti.

Lors de cet événement où était également présent le père d'Assange, John Shipton, les avocats de l'Australien n'ont en revanche donné que peu d'éléments sur les révélations qui bruissent depuis mercredi soir dans les médias du monde entier : à l'été 2017, Trump aurait proposé à Assange de le gracier si ce dernier affirmait que la Russie n'était pas impliquée dans les fuites de mails provenant du camp démocrate, dont la publication par WikiLeaks a scandé la campagne présidentielle de 2016. L'offre aurait été faite via Dana Rohrabacher, élu républicain de Californie à la Chambre des représentants. Ce que la Maison Blanche nie en bloc. «En août 2017, l'administration Trump a fait pression sur Julian Assange pour qu'il émette des affirmations qui seraient favorables [au président américain]», a avancé sans plus de détails l'ancien juge espagnol Baltazar Garzon, qui coordonne la défense de l'Australien, ajoutant qu'au cours des dernières vingt-quatre heures «sont apparues des informations qui n'étaient pas toujours vraies». Mardi, le témoignage de l'une des avocates d'Assange, Jennifer Robinson, devant la cour devrait lever un coin de voile sur ces éléments. En tout état de cause, la défense d'Assange semble décidée à faire échec à la demande d'extradition américaine en faisant valoir qu'elle serait purement politique.