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Libération
Reportage

Elections en Iran : «Tout ça, c’est pour faire semblant qu’il y a une démocratie»

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Les législatives qui se tiennent ce vendredi laissent les électeurs fatalistes. Mais leur abstention devrait donner l’avantage aux plus conservateurs.
A Téhéran, jeudi. (Photo ATTA KENARE. AFP)
publié le 20 février 2020 à 20h41

Le scrutin se tient ce vendredi, mais les élections législatives iraniennes se sont jouées avant. Peut-être le 11 février, quand le Conseil des Gardiens, sorte de Conseil constitutionnel, a disqualifié une grande partie des candidats modérés et réformateurs. Ou bien un mois plus tôt, le 11 janvier, lorsque le pouvoir a reconnu, acculé et après trois jours de mensonges, avoir abattu par erreur un Boeing d’Ukraine International Airlines transportant 176 personnes. A moins que le sort n’ait été scellé en novembre, quand les forces de sécurité ont tiré sur les manifestants qui protestaient, certains violemment, contre la hausse soudaine du prix du carburant. Les Iraniens et Iraniennes de plus de 18 ans voteront bien, mais les deux vainqueurs sont connus : seule l’abstention défiera les conservateurs durs et ultras.

SMS

Alors tous les efforts sont entrepris pour convaincre la population d'aller écrire, à la main, les noms et numéros des députés sur un bulletin. Jeudi après-midi, des habitants de Téhéran ont reçu un SMS citant un message du Guide suprême : «Si les gens sont présents sur la scène politique, le pays sera en sécurité. La manifestation la plus importante de cette présence est l'élection.» Sur la grande avenue de la Révolution, qui traverse le centre de Téhéran, une affiche montre un bulletin aux couleurs du drapeau national glissé dans l'urne, surtitrée «les élections sont l'assurance du pays». «Pour un Iran glorieux, il faut voter» titrait jeudi le quoti