Julian Assange face à Washington : l’affrontement qui se joue à partir de ce lundi à l’est de Londres ne saurait être plus clair. Pendant une semaine, puis de nouveau à la mi-mai, le tribunal de Woolwich - adjacent à la prison de haute sécurité de Belmarsh, où le fondateur de WikiLeaks, 48 ans, est incarcéré depuis sa spectaculaire arrestation dans l’ambassade d’Equateur, le 11 avril 2019 - va examiner la demande d’extradition émise par les Etats-Unis. Et l’équation, désormais, peut se résumer en ces termes : pour avoir obtenu et publié des documents secrets de l’armée américaine sur les guerres d’Afghanistan et d’Irak et des câbles diplomatiques, dévoilés en 2010, ainsi que des documents sur les prisonniers de Guantánamo, en 2011, l’Australien encourt, outre-Atlantique, jusqu’à 175 ans de prison.
«Collateral murder»
En mai, la justice américaine a abattu ses cartes : Assange fait aujourd'hui l'objet de 18 chefs d'inculpation. L'un relève de la loi sur la criminalité informatique : il est accusé d'avoir aidé Chelsea Manning, la source des publications de 2010, à «craquer» un mot de passe, sans d'ailleurs que le FBI puisse dire s'ils y seraient ou non parvenus. Les 17 autres - répartis entre «association de malfaiteurs en vue de recevoir des informations relevant de la défense nationale», «obtention» et «divulgation» desdites informations - ont été pronon