Marian Kotleba est un homme qui ne lésine pas sur les symboles. En 2006, cet ancien enseignant slovaque qui aime parader dans des uniformes inspirés par le régime de Jozef Tiso, allié de l'Allemagne nazie, ouvre un magasin de vêtements. Il le nomme KKK, en toute simplicité. En 2017, alors gouverneur de la province de Banska Bystrica, il distribue trois chèques de 1 488 euros à des familles pauvres. Un chiffre tout sauf anodin : 14 renvoie au cri de ralliement des suprémacistes blancs américains (le fourteen words) et 88 à un double H (huitième lettre de l'alphabet), pour Heil Hitler. Depuis 2016, le parti d'extrême droite qu'il dirige, Notre Slovaquie (L'SNS), a basculé dans le concret : il a récolté 8 % des voix aux élections législatives et fait élire 14 députés, dont lui-même. Samedi, lors du vote pour le renouvellement du Parlement, Notre Slovaquie devrait encore progresser. Depuis plusieurs mois, le parti est stable dans les sondages, qui lui promettent environ 12 %. Un score suffisant pour atteindre la deuxième ou la troisième place.
«Anti-establishment»
Dans un pays régulièrement secoué par des scandales de corruption et encore sous le coup de l'assassinat commandité du journaliste d'investigation Ján Kuciak, «Marian Kotleba a réussi à devenir l'incarnation de l'anti-establishment», explique Tomas Nociar, chercheur en sciences politiques à l'université Comenius de Bratislava et spécialiste de l'extrême droite. «Son parti promet de solder les "crimes commis pa