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Diplomatie

En Turquie, la politique étrangère d’Erdogan de plus en plus critiquée

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Si le pays pleure ses soldats tués en Syrie, la cohésion nationale ne suffit plus à faire oublier une croissance stagnante ni les ressentiments à l’égard des 4 millions de réfugiés liés à la ligne politique d’Erdogan.
Des tanks à la frontière entre la Syrie et la Turquie. (Khalil Ashawi/Photo Khalil Ashawi. Reuters)
publié le 28 février 2020 à 21h41

Vendredi, les Turcs se sont réveillés avec un accès internet réduit. Les réseaux sociaux, YouTube, WhatsApp, Facebook et Instagram étaient en partie bloqués. Mais les chaînes de télévision diffusaient en boucle des images de frappes aériennes et de bombardements d’artillerie contre les positions de l’armée syrienne, en représailles à la mort de 33 soldats turcs, tués par des frappes aériennes du régime de Damas jeudi, dans la province d’Idlib. Les images en noir et blanc filmées par des drones montraient des colonnes de militaires, des tanks et des véhicules annihilés. L’objectif : faire bloc derrière les martyrs, et contre l’ennemi, Bachar al-Assad.

Cette attaque est un coup rude pour Ankara, qui enregistre déjà 54 morts après des semaines d’un déploiement militaire massif visant à stopper l’avancée de l’armée de Damas et de ses alliés russe et iranien dans le dernier bastion de la rébellion syrienne. En un mois, le bilan s’élève à 54 morts côté turc.

A l’annonce des frappes de jeudi, les leaders politiques des principaux partis d’opposition se sont ralliés derrière le drapeau. Tous ont exprimé leurs condoléances aux familles des soldats tués. Le Parti républicain du peuple (CHP, kémaliste), premier parti d’opposition, et le Parti de la démocratie des peuples (HDP, gauche prokurde) ont également appelé à une session extraordinaire du Parlement au sujet d’Idlib.

Dans les villages turcs situés le long de la frontière syrienne, dans la province de Hatay, l'humeur est maussade, à