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Justice

De la prison ferme requise contre Pierre Botton, le défenseur des détenus

Pierre Botton lors du dernier jour de son procès pour abus de biens sociaux, mercredi. (Albert FACELLY/Photo Albert Facelly pour Libération)
publié le 4 mars 2020 à 20h46

Le parquet de Paris veut remettre Pierre Botton au ballon. Mercredi en fin de journée, il a requis quatre ans de prison ferme assortis d'un mandat de dépôt (arrestation immédiate à la barre sitôt le jugement prononcé) contre cet ancien taulard en col blanc mué depuis une quinzaine d'années en défenseur des détenus et promoteur de prisons plus humaines, via son association Ensemble contre la récidive. L'accusation reproche à Botton, jugé pour «abus de confiance», «abus de biens sociaux» et «escroquerie», d'avoir confondu cette noble cause avec ses intérêts personnels. Le parquet pointe ainsi une «litanie d'infractions», une confusion des genres entre son association et ses structures commerciales dont «le seul but était d'assurer son train de vie», qu'il évalue entre 20 000 et 35 000 euros par mois. La défense de l'ex-gendre de Michel Noir, ancien député de Lyon, fait savoir que «pratiquer le lobbying intensif au plus haut niveau», afin de convaincre les décideurs (publics ou privés) de mettre de l'argent en vue d'améliorer l'ordinaire carcéral, nécessitait bien quelques menues dépenses initiales. La fin de ce nouveau procès Botton, déjà condamné en 1996 pour abus de biens sociaux (il a passé vingt mois en prison), s'est achevée par une quasi-séance de psychanalyse, le président du tribunal cherchant à percer le mystère intérieur du bonhomme. Le jugement sera mis en délibéré.