Deux fois par jour, Lu Chen prend religieusement sa température et la communique au gardien de son immeuble, chargé de surveiller sa quarantaine. La jeune Pékinoise a démarré ce rituel la semaine dernière, le jour de son retour dans la capitale chinoise. Inquiète de la tournure de l’épidémie en Italie, elle est rentrée chez elle sur les conseils de ses parents après avoir travaillé à Rome plusieurs mois.
«C'est un tout petit peu traumatisant […], je me sens en sécurité mais je redoute tout de même d'être infectée parce qu'il y avait deux cas confirmés qui étaient sur le même vol que moi.» Son inquiétude reflète celle des autorités chinoises. Après plusieurs mois à combattre l'épidémie de Covid-19 sur son propre territoire, le risque peut désormais venir des multiples foyers étrangers, comme l'Italie, l'Iran ou la Corée du Sud. Sur la seule journée du 6 mars, 24 des 25 nouvelles infections enregistrées dans le pays (sans compter celles dans le Hubei, le berceau de l'épidémie) venaient d'autres pays.
Le dispositif de surveillance à l'entrée du territoire a donc été renforcé. Les autorités pékinoises demandent à toute personne rentran