Les mauvaises langues diraient qu'il y a quelque temps déjà que Pékin a perdu une partie de son âme, sous l'égide du président Xi Jinping et sa volonté de «nettoyer» la capitale. Les travailleurs migrants ont été priés de déguerpir, les bars underground fermés et l'image de la mégalopole de 21 millions d'habitants s'est lissée pour devenir la parfaite vitrine politique du régime communiste et de son homme fort. Mais depuis que la Chine est frappée de plein fouet par le coronavirus, la municipalité a imposé au fil des semaines des restrictions de plus en plus strictes, allant jusqu'à contrôler la vie privée de ses concitoyens.
Les mesures prises dans Pékin sont évidemment sans commune mesure avec celles imposées dans le Hubei, où plusieurs dizaines de millions d'habitants sont régies par un isolement strict. Mais dans la capitale chinoise, une quarantaine qui ne dit pas son nom s'est installée. Les autorités surveillent les moindres faits et gestes. Dans les supermarchés, la municipalité a publié dix commandements pour réguler le comportement de chacun. Parmi ceux-ci : «Garder une distance d'un mètre avec les autres consommateurs», «privilégier le paiement sans contact au détriment de l'espèce» ou encore «dressez une liste de course au préalable, ne traînez pas et n'engagez pas de conversation pour diminuer au maximum votre présence dans le supermarché».
Dîner à un mètre de distance
Trouver une table en ville pour dîner entre amis est devenu mission impossible. Quelconqu