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Libération
Reportage

Coronavirus : à Rome, la ville en suspens et la vie à un fil

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Commerces fermés, transports vidés, messes suspendues… la capitale italienne tourne au ralenti et le nombre de cas pousse les hôpitaux saturés à soigner en priorité les «jeunes sans autres pathologies».
Le personnel soignant s’occupe des malades dans des installations d’urgence montées à l’extérieur de l’hôpital de Brescia, dans le nord de l’Italie.  (Photo Claudio Furlan. LaPresse. AP)
par Eric Jozsef, correspondant à Rome
publié le 10 mars 2020 à 21h06

«Please walk, s'il vous plaît avancez !» Devant la fontaine de Trevi, un policier municipal repousse à coups d'invectives et de sifflets les quelques touristes encore présents à Rome et qui s'attardent pour des selfies dos à la statue de Neptune. «Rentrez à l'hôtel ! grince-t-il face aux plus récalcitrants. L'ordre est d'éviter les attroupements.» La disposition fait en effet partie de la batterie de mesures sans précédent annoncées lundi soir par le président du Conseil, Giuseppe Conte, qui transforme l'Italie en une énorme «zone protégée» : interdiction de se déplacer sauf pour des impératifs professionnels, pour des raisons d'urgences ou d'absolue nécessité, annulation de tous les événements sportifs, invitation faite aux Italiens de rester chez eux…

«J'ai décidé d'adopter des mesures encore plus strictes pour réussir à contenir au maximum l'avancée du coronavirus», a indiqué le Premier ministre. Sans s'embarrasser de vaines formules : «Malheureusement, nous n'avons plus de temps à perdre. Les chiffres nous indiquent que nous sommes face à une augmentation importante du nombre de personnes contaminées et aussi, malheureusement, de personnes décédées. Nos habitudes doivent donc changer et elles doivent chang