Au moment même où le Congrès votait mercredi soir à Washington une résolution exigeant que le Président demande son autorisation avant de s’engager dans un conflit avec l’Iran, une nouvelle attaque menaçait de relancer les hostilités entre Washington et Téhéran. Une frappe contre une base américaine dans les environs de Bagdad a fait trois morts, dont un soldat et un sous-traitant américains, ainsi qu’un autre soldat britannique, le bilan le plus lourd pour la coalition occidentale en Irak. Une douzaine d’autres militaires ont été blessés par le tir de ces 18 roquettes Katioucha parties d’un camion retrouvé à quelques kilomètres de la base de Taji. Quelques heures après, des raids aériens contre la ville syrienne de Boukamal, frontalière de l’Irak, ont tué au moins 26 combattants des milices pro-iraniennes du Hachd al-Chaabi, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Etrangement, ce qui pourrait être une étincelle pouvant entraîner une escalade dangereuse, a été suivi de dénégations de part et d'autre. Comme la vingtaine d'attaques contre des cibles américaines en Irak depuis octobre, la frappe de mercredi n'a pas été revendiquée. Les milices du Hachd Al-Chaabi ont au contraire nié leur responsabilité tandis que la milice irakienne rivale des brigades du Hezbollah a salué l'opération, sans toutefois la revendiquer. «Nous prions Dieu de bénir les auteurs de l'opération jihadiste contre les forces d'occupation américaine sur la base de Taji que nous saluons»