«Ne restez dans la rue que si c'est strictement nécessaire ! Faites vos courses, allez à la pharmacie, et rentrez chez vous ! Protégez-vous pour protéger les autres ! Nous sommes tous logés à la même enseigne.» Sur la Gran Via madrilène, ces messages saturés sont crachés par le haut-parleur d'un camion militaire qui parcourt l'artère comme en temps de guerre. Des cars de police l'escortent. Des agents de la police militaire - bérets verts et gilets jaunes - patrouillent à l'affût de ceux qui ne respecteraient pas les normes édictées par le chef du gouvernement. Parmi les pays les plus touchés par le Covid-19, l'Espagne est celui où la capitale est en première ligne, concentrant plus de la moitié du nombre national d'infectés : on dénombrait lundi dans le pays 9 200 cas positifs et 330 morts. Les 33 hôpitaux publics et la cinquantaine d'établissements privés - tous à disposition du ministère de la Santé - sont débordés et redoutent une imminente saturation.
Caniche
Entre la Gran Via et la Plaza Mayor, on a l’impression de traverser une cité de zombies, dévastée par on ne sait quel poison mortel. L’immense majorité des habitants obéissent au doigt et à l’œil aux consignes, ne sortant dans la rue que pour promener le chien, se rendre à la pharmacie, vider les poubelles et surtout aller faire des courses dans les supermarchés ou les petites épiceries. Bien sûr, il y a des exceptions. Certains flânent comme si de rien n’était, comme s’ils ne savaient pas. Des taxis et des Uber at