C’était il y a un an. Devant le siège du gouvernement local pro-Pékin, la toute première protestation contre le projet de loi d’extradition avait rassemblé, lors d’un sit-in le 15 mars 2019, une poignée de manifestants pro-démocratie. A l’époque, rien ne présageait les successifs tsunamis humains qui déferleraient sur l’île dans les semaines et mois suivants. Le 9 juin 2019 marque un tournant : un million de personnes défilent dans les rues de Hongkong. Trois jours plus tard, une manifestation est brutalement réprimée par la police. La colère éclate, les rassemblements massifs se succèdent, les violences policières s’institutionnalisent, et les revendications des protestataires s’élargissent.
Depuis, la crise a fait 5 morts et plus de 7 000 personnes se sont fait arrêter. Directeur de recherche émérite au CNRS-Ceri-Sciences-Po et spécialiste de la vie politique en Chine et à Hongkong, Jean-Philippe Béja estime que le mouvement pro-démocratie ne faiblit pas – bien au contraire – malgré les tentatives de la Chine et l’establishment pro-Pékin de museler l’opposition.