Montrant du doigt un grand bidon bleu siglé Unicef, le garde demande aux patients de se laver les mains à l’eau et au savon à l’entrée du poste de santé Gaspard-Camara, dans un quartier du centre de Dakar. Sur les murs peints en vert et blanc, des affiches du ministère de la Santé détaillent les mesures de prévention contre le nouveau coronavirus, photographies à l’appui.
Depuis le début du mois de mars et le premier cas d’un patient atteint du Covid-19 sur le territoire sénégalais, les autorités sanitaires ont entamé une course contre la montre : ralentir la progression du virus. Avec 38 cas recensés et aucun décès, le Sénégal est jusqu’à présent le pays d’Afrique de l’Ouest le plus touché par l’épidémie. Dans un pays où beaucoup d’habitants n’ont pas les moyens de se mettre en quarantaine et ont un accès restreint à l’eau potable, limiter le nombre de cas est vital pour éviter le débordement, voire la faillite du système de santé.
Peu de respirateurs artificiels
Dans le pays, comme ailleurs en Afrique, les premiers cas de coronavirus sont arrivés d'Europe : d'abord un expatrié français résidant au Sénégal, puis un couple franco-sénégalais, une employée anglaise des Nations unies… Détectés seulement après leur arrivée, ces patients font courir le risque d'une propagation de la maladie respiratoire à la population locale. «Le gros problème que nous avons, ce sont les cas importés : depuis la France, depuis l'Espagne, depuis l'Italie», explique le Dr Abdoulaye Bousso, directeur du centre d