Des écoles, des commerces et des bureaux ont dû fermer en Egypte la semaine dernière. Les habitants ont été invités à ne pas sortir de chez eux dans certains quartiers du Caire et des villes de la côte méditerranéenne. Ce n’était pas du tout pour la même raison que partout ailleurs dans le monde (qu’on ne veut plus mentionner ici). Mais à cause de pluies torrentielles exceptionnelles en cette saison qui ont fait une vingtaine de morts.
Dans les images impressionnantes des rues transformées en rivières, les voitures, motos ou carrioles restent coincées ou provoquent des rideaux d’eau quand elles tentent d’avancer. Certaines maisons fragiles ont été emportées par les flots dans les zones rurales ou les bidonvilles. Une famille de cinq personnes a ainsi péri dans un quartier du sud du Caire.
La «dépression du siècle»
En première ligne, l'Egypte n'était pas la seule à subir la tempête qui a frappé toute la région du Moyen-Orient. Cette «dépression du siècle», comme certains l'ont surnommée, a touché de plein fouet des pays et des zones déjà dévastés par les guerres et les violences.
Ainsi, à Mossoul, en Irak, «la tempête a eu des effets dévastateurs sur la ville déjà très fragilisée par les destructions causées par la guerre contre l'Etat islamique», selon la mission de l'ONU sur place. Des milliers d'habitants menacés par les inondations ont été évacués par les secours.
En Syrie, la tempête est venue ajouter du malheur au malheur. Les centaines de milliers de déplacés qui ont fui les bombardements pour trouver refuge dans des camps de fortune ont vu leurs tentes s’envoler sous le souffle des bourrasques. Ils ne pouvaient même pas les dresser à nouveau sur le sol boueux dans lequel pataugeaient leurs enfants aux pieds nus.
Dans ces pays qui souffrent habituellement de la sécheresse, les présentateurs de la météo à la télévision annonçaient dans le passé «des pluies prévues Inchallah!» La semaine dernière, l'un d'entre eux a commenté dans un euphémisme : «Ce mois de mars n'aura pas été clément pour notre région.»