«Je n'ai jamais subordonné mon travail à mes histoires personnelles, mais pour le film, j'ai toujours pensé à elle.» Ainsi Antonioni évoquait Chronique d'un amour et Lucia Bosè, ancienne Miss Italia de 19 ans dont il fit connaître au monde le talent et la beauté inouïe. Grâce à lui mais aussi Giuseppe De Santis, Luciano Emmer ou Francesco Maselli, la «petite pâtissière de Milan très belle aux grands yeux tristes» (dixit Gilles Jacob) devint une égérie du nouveau cinéma italien, marqué par le néoréalisme. Plus tard ce seront Buñuel, Fellini ou Cocteau, puis Duras, enfin Almodóvar ou Rosi qui la filmeront, sans oublier l'icône qu'elle avait été. Lucia Bosè est morte lundi à Brieva, en Espagne, où elle vivait depuis son mariage avec le torero Luis-Miguel Dominguín. C'est son fils, l'acteur Miguel Bosé, qui a annoncé sa disparition. Elle avait 89 ans. Elle est la première victime célèbre du Covid-19.
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Photo COLLECTION CHRISTOPHEL