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Covid-19

L’Amérique latine entre à son tour dans la crise du coronavirus

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Jusqu'ici relativement épargnée, l'Amérique latine commence à faire face à l'épidémie en adoptant des mesures de confinement et de fermeture des frontières. Déjà fragilisés par des crises politiques et économiques, beaucoup de pays sont mal armés pour affronter la pandémie.
Une caissière travaille derrière un film plastique à Buenos Aires, en Argentine, le 17 mars. (AGUSTIN MARCARIAN/Photo Agustin Marcarian. Reuters)
par Chantal Rayes, correspondante à São Paulo, Anne Proenza, Mathilde Guillaume, Correspondante à Buenos Aires et Benjamin Delille
publié le 23 mars 2020 à 17h25

Touchée tardivement, l’Amérique latine est à son tour confrontée à la crise du coronavirus malgré la chaleur tropicale et australe de certaines zones. Partout, des mesures drastiques s’enchaînent : après une fermeture progressive des frontières et une suspension des vols internationaux, c’est le confinement généralisé qui devient peu à peu la norme. Certaines nations l’ont mis en place rapidement, à l’image de l’Argentine ou du Venezuela dont le système sanitaire est en quasi-ruine. D’autres, comme le Chili ou le Brésil, sont plus lents à la détente. Toujours est-il que l’Amérique latine dans son ensemble est moins bien armée que l’Europe ou la Chine pour faire face aux conséquences de la pandémie. Selon l’OMS, seuls trois pays (Cuba, l’Argentine et l’Uruguay) dépassent la moyenne mondiale de 2,7 lits d’hôpitaux pour 1 000 habitants. Chaque pays se prépare comme il peut, avec ses particularités, dans l’espoir d’éviter au mieux une catastrophe sanitaire.

Argentine : la «grieta» entre parenthèses

L'image est si rare qu'elle a presque monopolisé les commentaires. Sur un même podium, le gouvernement et l'opposition rassemblés derrière cette inscription : «Argentine unie». Au pays de la grieta (le fossé, la fracture) idéologique et politique, qui autorise en temps normal toutes les attaques et les coups bas, c'est une quasi-première. Cette surprenante union sacrée, initiée par le nouveau président péroniste Alberto Fernandez, donne la mesure de l'importance qu'il a très rapidement accordée à cett