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Libération
Vu de Tel-Aviv

Israël : face au virus comme en politique, les médecins arabes en première ligne

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La minorité palestinienne est surreprésentée parmi les professions médicales en Israël. Une intégration contrastant avec l'animosité que rencontrent les députés arabes à la Knesset, même en temps d'«union nationale» face à la crise sanitaire.
L'Arabe israélienne Suheir Assady a été nommée à la tête du service de néphrologie à l'hôpital Rambam de Haïfa en 2009. (JACK GUEZ/Photo Jack Guez. AFP)
publié le 24 mars 2020 à 8h31

Bien souvent à Tel-Aviv, l'«Arabe du coin» n'est pas épicier mais pharmacien. Cette réalité de l'Israël moderne – celle de l'émergence d'une minorité palestinienne à la fois intégrée, surdiplômée et indispensable au fonctionnement de l'Etat – n'a jamais été aussi flagrante qu'au temps du coronavirus, coïncidant avec la montée en puissance des députés arabes, devenus faiseurs de roi à la Knesset.

Pourtant, la doxa nationale reste largement hostile aux Arabes d'Israël, cibles de la rhétorique toxique du Premier ministre, Benyamin Nétanyahou, qui n'a de cesse de questionner leur loyauté, voire leur légitimité. Si «les Arabes ne font pas partie de l'équation» au Parlement, comme ce dernier l'a récemment déclaré, dans les couloirs des hôpitaux, personne n'imagine faire sans eux. En Israël, le nombre de cas dépistés a dépassé le millier, et le Covid-19 a fait sa première victime ce week-end, un octogénaire de Jérusalem qui avait survécu à la Shoah.

Abed Satel est le directeur du départe