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Virus et disputes : jusqu’où ira la chute du brut ?

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La pandémie de coronavirus a fait plonger de façon inédite le cours du baril, une crise accentuée par la guerre que se livrent l’Arabie Saoudite, la Russie, mais aussi les Etats-Unis. Les conséquences pourraient être désastreuses pour les pays pétrodépendants.
Vladimir Poutine et l’héritier saoudien Mohammed ben Salmane, lors du sommet du G20 de Buenos Aires, le 30 novembre 2018. (Photo Marcos Brindicci. Reuters)
publié le 24 mars 2020 à 19h56

Les cours du pétrole ont connu un tout petit mieux mardi. Les informations encourageantes venues de Chine, avec l’allégement annoncé du confinement à Wuhan, berceau de l’épidémie de coronavirus, ont fait rebondir les marchés financiers. Mais cette microscopique remontée du prix du baril, à environ 28 dollars, rappelle surtout que le brut a plongé à un bas historique depuis le début de la crise mondiale due à la pandémie. Cette chute est préoccupante pour les plus grands pays producteurs - Etats-Unis, Arabie Saoudite et Russie -, engagés dans une redoutable guerre des prix. Et elle pourrait être dévastatrice pour les pays arabes aux économies pétrodépendantes, tirant l’essentiel de leurs ressources des hydrocarbures.

Pourquoi ce plongeon ?

La chute des prix du pétrole a débuté par la crise du coronavirus, et le coup de frein inattendu de l’économie mondiale. Mais elle a été aggravée par la partie de bras de fer engagée entre deux poids lourds, le président russe, Vladimir Poutine, et le prince saoudien, Mohammed ben Salmane (MBS), l’homme fort du royaume. Le cours du baril de brut tournait encore autour de 50 dollars début mars, quand les représentants de Riyad, chef de file des 14 pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), et ceux de Moscou, menant les 10 e