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Récit

Au Japon, le coronavirus «sous contrôle»… pour l'instant

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Avec de la neige à gros flocons dimanche à Tokyo, à croire que c’est finalement la nature qui dit aux Japonais «restez chez vous». Car le message politique, lui, reste ambigu : le pire est redouté mais les consignes restent peu contraignantes.
Tokyo sous la neige lors du premier week-end après les recommendations de la gouverneure Yuriko Koike, priant la population de rester confinée au maximum. (Photo Issei Kato. Reuters)
par Karyn Nishimura, correspondante à Tokyo
publié le 29 mars 2020 à 14h20

Jusqu'à présent, le Japon est une exception : 127 millions d'habitants, essentiellement concentrés dans d'immenses agglomérations, des trains bondés matins et soirs, mais moins de 2 000 cas de coronavirus (dont 50 morts) recensés en deux mois et demi. Distanciation sociale naturelle, hygiène, port de masques, la peur d'être malade explique en partie ce résultat. «Comparé aux autres pays, le Japon tient bon», a encore insisté samedi le Premier ministre, Shinzo Abe, lors d'une conférence de presse. Prudent, il prévient : «On est à la limite du risque d'explosion».

«Jusqu'à présent, le pays parvient à contrôler la situation et éviter le pire vu en Italie, en Espagne, en France, au Royaume-Uni ou à New York», confirme Kentaro Iwata, spécialiste des maladies infectieuses de l'Université de Kobe. C'est lui qui avait alerté sur le «chaos sanitaire à bord du paquebot Diamond Princess», navire de croisière un temps placé en quarantaine au sud de la capitale. Mais, ajoute-t-il, «le problème est qu'on a aucune garantie qu'on va réussir encore longtemps».

Immunité collective

La gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike, s'est montrée très alarmiste, au risque de laisser penser que, puisque