Un vent de panique souffle dans les familles autrichiennes. «Quand l'auxiliaire de vie bulgare qui s'occupe de ma mère de 84 ans nous a annoncé qu'elle ne prendrait pas son service comme prévu, j'ai pris en urgence une semaine de congé, je me suis préparée à partir pour Graz, où vit ma mère, et je me suis organisée afin d'effectuer un test pour le coronavirus», témoigne Birgit Dornbusch, éducatrice spécialisée viennoise de 56 ans. Son cas est exemplaire de ce que vivent plus de 33 000 familles autrichiennes dont l'organisation au quotidien dépend entièrement de 60 000 à 70 000 travailleuses étrangères du secteur paramédical : l'incertitude et l'angoisse de ne trouver personne pour s'occuper de leurs aînés.
A lire aussi: Schengen, l'autre victime du coronavirus
En Autriche, république alpine de 8,8 millions d’habitants, la crise sanitaire due à l’épidémie de Covid-19 s’accompagne d’une crise du secteur des soins aux personnes dépendantes. La fermeture des frontières en Europe centrale et orientale menace de tarir le flux de main-d’œuvre. Les étrangers constituent en effet plus de 99% des effectifs des «auxiliaires de vie 24 heures sur 24», comme on les appelle ici. Ce sont en quasi-totalité des femmes, qui travaillent à domicile chez des Autrichiens mais résident dans leurs pays d’origine : à 46% en Roumanie, 34% en Slovaquie. Croates,