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Analyse

Aide à l’Afrique : ce que cachent les masques chinois

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Ces dernières semaines, des acteurs publics et privés chinois ont livré des millions d’équipements de protection aux 54 pays du continent. Un précieux maillon de la diplomatie sanitaire de Pékin.
Des dons médicaux du milliardaire chinois Jack Ma et de la Fondation Alibaba à destination des pays africains sont déchargés à l'aéroport de Addis-Abeba, en Ethiopie, le 22 mars. (Photo Tiksa Negri. Reuters)
publié le 9 avril 2020 à 15h05

Il pleut des masques sur le continent africain. Six millions offerts par la fondation Jack Ma, le patron-milliardaire de la plateforme de e-commerce Alibaba, un million par le groupe Huajian, géant mondial de la fabrication de chaussures, un autre million de la part de Huawei, le mégagroupe des télécommunications… Toutes des entreprises chinoises. A leur arrivée sur le sol africain, à Addis-Abeba, Alger ou Accra, les palettes de masques, combinaisons de protection, respirateurs ou kits de dépistage sont souvent réceptionnés par l'ambassadeur de la République populaire en personne. Pékin entend prouver qu'en temps de crise planétaire, il est un acteur puissant, solidaire et responsable sur lequel l'Afrique peut compter. A la différence de l'Occident, empêtré dans sa propre faillite sanitaire, signifient implicitement les diplomates chinois.

En réalité, «cette aide ne change rien, les volumes sont ridicules», précise Antoine Bondaz, de la Fondation pour la recherche stratégique : «Mais ils ont un impact médiatique et symbolique considérable.» A titre de comparaison, les hôpitaux français «consomment» entre 6 et 15 millions de masques par jour. Les dons chinois ne couvrent donc, pour l'instant, qu'une partie infime des besoins. «Ils sont cependant utiles, car les capacités initiales de la plupart des Etats africains, à quelques exceptions p