Encerclés, bombardés, confinés et maintenant assoiffés. Plus de deux millions de Libyens vivant dans Tripoli et les alentours sont privés d'eau courante depuis une dizaine de jours. «Nous allons nous approvisionner aux fontaines des mosquées ou chez les voisins qui ont un puits, mais ça nous complique la vie, avec le couvre-feu [instauré de 14 heures à 7 heures depuis le 30 mars pour lutter contre la propagation du coronavirus, ndlr] on doit tout faire : nos courses et récupérer l'eau le matin. Sans parler du prix de l'eau minéral qui commence à augmenter…» se plaint l'étudiant Mouath Krayem.
Un groupe armé bloque l’un des principaux réservoirs d’eau qui alimente la capitale libyenne et sa région, installé à Ash-Shwayrif, à 400 km au sud. Le gouvernement d’union nationale (GUN) de Tripoli, reconnu par la communauté internationale, dénonce une manœuvre de Khalifa Haftar. Le maréchal, qui contrôle la zone d’Ash-Shwayrif, tente depuis le 4 avril 2019 de s’emparer de la première ville du pays.
Le coordinateur humanitaire de l'ONU en Libye, Yacoub El Hillo a dénoncé dans ce blocage une «arme de guerre» d'autant plus dangereuse que «l'accès à l'eau et à l'électricité est plus que jamais vital» pour la Libye. En plus d'être en guerr