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Libération
Reportage

Liban : «On a le choix entre mourir de faim ou mourir du corona»

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Dans le pays, déjà affaibli économiquement avant la pandémie, la contestation ne faiblit pas.
Des manifestants sur les routes libanaises, le 21 avril 2020. (Photo Hussein Malla. AP)
publié le 22 avril 2020 à 7h16

Après un mois et demi de black-out, la contestation refait surface au Liban. Mardi matin, le long de la place des Martyrs, centre névralgique de la contestation entamée le 17 octobre, des dizaines de voitures attendent en file indienne le départ du convoi. Faute de pouvoir le faire à pied, en raison des mesures de confinement décrétées dans le pays depuis le 15 mars, les contestataires ont choisi de défiler à bord de leurs véhicules.

Une légère brise agite les drapeaux rouge et blanc estampillés d'un cèdre vert que les automobilistes laissent s'échapper de leurs fenêtres ouvertes. Certains ont collé des pancartes sur les vitres. «Rendez-nous notre argent», peut-on lire sur l'une d'entre elle. «On veut montrer qu'on est encore là et qu'on n'arrêtera pas tant qu'on n'aura pas obtenu ce que l'on veut», lance Sahar, assise sur le siège passager d'une Toyota rouge, le visage recouvert d'un masque de protection bleu clair.

Pas de plan B

La manifestation est organisée dans plusieurs villes sur deux jours afin de respecter les consignes de circulation alternée. Ahmad, lui, est venu à pied. «Je ne possède pas de voiture», dit l'homme qui est là pour «récupérer la dignité du peuple libanais». «Nous ne voulons pas revenir à la période d'avant», insiste-t-il. La prévention reste, malgré les consignes des organisateurs, assez al