Le coronavirus
Déconfinement. Le plan de déconfinement du gouvernement, présenté mardi à l'Assemblée nationale par Edouard Philippe, a été adopté par 368 voix pour et 100 contre. Lors de son discours, le Premier ministre a notamment promis des masques (avec l'assurance qu'il y en aura assez au premier jour du déconfinement), des tests (700 000 par semaine) pour mieux isoler les contaminés (non «ce n'est pas une punition»), et une cartographie des départements à libérer (en fonction du nombre de cas de Covid).
Le Premier ministre réunit à partir de ce mercredi les préfets et les élus locaux pour discuter de la mise en oeuvre de ce plan.
Bilan. En 24 heures, le coronavirus a causé 367 en France nouveaux morts, portant leur total à 23 660 depuis le 1er mars. La décrue se poursuit dans les services de réanimation, avec 221 patients en moins, selon la Direction générale de la Santé.
Sports. «La saison 2019-2020 de sports professionnels ne pourra pas reprendre» en France : Edouard Philippe a douché les espoirs du football et du rugby français. Ils rejoignent ainsi le basket, le handball et le volley, qui avaient déjà acté l'arrêt définitif de leur saison. L'hypothèse privilégiée par la Ligue française de football professionnel, à savoir reprendre le championnat le 17 juin à huis clos, et la terminer le 25 juillet, est inenvisageable. Une immense incertitude financière nimbe désormais le foot professionnel, très dépendant de ses droits télé. Notre article.
Allemagne. Le port du masque dans les commerces devient obligatoire à partir de ce mercredi dans toute l'Allemagne.
Etats-Unis. Pays le plus touché au monde, les Etats-Unis ont passé le cap du million de cas diagnostiqués de Covid-19, selon le comptage publié mardi par l'université Johns Hopkins. Le nombre des décès y est désormais de 58 351, selon ce comptage, soit plus que le nombre des militaires américains morts lors de la guerre du Vietnam, une référence toujours présente aux Etats-Unis.
Dans le reste de l’actu
Brésil. Le président brésilien Jair Bolsonaro pourrait faire face à un processus de destitution après l'ouverture d'une enquête ordonnée lundi par la plus haute juridiction brésilienne sur la base d'accusations d'«ingérence» dans des affaires judiciaires portées par son ancien ministre de la Justice Sergio Moro, qui avait claqué la porte du gouvernement vendredi.
Violences. Plus de 40 personnes, des civils et des combattants, ont été tuées mardi dans un attentat au camion-citerne piégé perpétré sur un marché d'Afrine, ville du nord de la Syrie tenue par l'armée turque et des forces supplétives syriennes.
Liban. De nouveaux heurts ont opposé mardi à Tripoli, la capitale du nord du Liban, l'armée à des manifestants dénonçant une inflation galopante et une dépréciation sans précédent de la monnaie nationale. Des manifestations ont eu lieu à plusieurs endroits de la ville, dont le quartier al-Mina, où les protestataires ont endommagé la façade d'une banque.
Témoignages
«Quand on se voit on se dit "juste un verre", et en général, ça dure jusqu'à 2 heures du matin. Ça commence par un petit verre au soleil, de la musique, et ça dérape. Au bout de trois verres, on fait moins attention, on essaie de garder la distance, mais bon…» Madeleine, la quarantaine, vit à Montreuil (Seine-Saint-Denis) et sa copro dispose d'une grande cour à l'abri des regards extérieurs. «La première fois qu'on a dérapé, on a fait la fête dans plusieurs apparts jusqu'à 6 heures du matin. On n'était pas fiers le lendemain, mais on est tous confinés ensemble, personne ne travaille à l'extérieur.» Comme à elle, Libé a demandé à des «rebelles du confinement» de nous expliquer ce qui les a poussés à enfreindre les règles ces dernières semaines. (Illustration Sandrine Martin)
L’interview
L’après ne sera pas favorable à une société de gauche, mais à une accélération des mesures néolibérales
Aux Etats-Unis, alors même que 26 millions d'Américains ont perdu leur emploi en quatre semaines, la fortune cumulée des milliardaires a augmenté de 308 milliards de dollars. Rien de plus normal, selon l'historien américain Philip Mirowski : en étudiant la crise de 2008, il a observé que les néolibéraux étaient mieux organisés que la gauche, ce qui leur a permis de tirer un meilleur parti de la crise. Le philosophe de la pensée économique souligne que si la réponse à un moment de crise peut être une augmentation temporaire de la solidarité, ce n'est qu'un progrès en trompe-l'œil. Son interview est à lire ici.