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Analyse

Dans le Golfe, Téhéran et Washington jouent à se faire peur

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Les Etats-Unis ont vivement accusé les Iraniens après un incident survenu en mer entre les deux marines. Ce genre d’accrochage, fréquent, permet de mesurer la tension dans cette région sensible.
Des Gardiens de la révolution iraniens à bord de quatre bateaux au large du navire du guerre de l'US Navy, le USS Paul Hamilton, le 15 avril dans le golfe Persique. (US NAVY/Photo US Navy. Reuters)
publié le 3 mai 2020 à 12h50

La sirène n’y change pas grand-chose : la vedette poursuit sa cavalcade au milieu des lourds navires de guerre de l’US Navy. La scène se passe le 15 avril quelque part dans le nord du golfe Persique, selon le Pentagone. Aux commandes des petits bateaux rapides, se trouvent les gardiens de la révolution iraniens, la puissante armée parallèle qui ne répond qu’au guide suprême. Alors que cinq bâtiments américains naviguaient au large de leurs côtes, la force navale des pasdaran (le nom des gardiens en persan) a dépêché onze embarcations à leur rencontre.

Washington a illico dénoncé un comportement «dangereux» relevant du «harcèlement» et publié une liste des «précédentes provocations». Chose moins courante, la cinquième flotte de la marine américaine, basée à Bahreïn et responsable des opérations dans la région, a diffusé des vidéos et photos de l'incident. On y voit les vedettes iraniennes venir très près des bâtiments américains et zigzaguer sans tenir compte des avertissements sonores. Ce genre d'incident entre les pasdaran et les marines militaires occidentales n'est pas inhabituel da