Partout dans le monde, le coronavirus a mis sous les projecteurs des hommes jusqu'ici dans l'ombre du pouvoir, révélant les ambitions et accélérant le parcours d'étoiles montantes. Le Proche-Orient n'a pas fait exception, côté israélien comme palestinien. Dans une région relativement épargnée par la pandémie, deux personnalités ont su tirer leur épingle du jeu : le Premier ministre palestinien, Mohammad Shtayyeh, et le chef du Mossad, Yossi Cohen. Loin d'être des inconnus, «insiders» du système plutôt que révélations issues de la société civile, ces deux fins communicants en costumes ajustés ont su cimenter leur statut d'héritiers putatifs. Et si ni Benyamin Nétanhayou, Premier ministre triple inculpé pour corruption, ni Mahmoud Abbas, fantomatique président octogénaire, n'envisagent de quitter l'arène dans l'immédiat, le duo Shtayyeh-Cohen esquisse une idée du monde d'après, et de ceux appelés à y jouer les premiers rôles.
Shtayyeh, l’économiste équilibriste
Sourcils circonflexes et moustache drue, Mohammad Shtayyeh s'est fait omniprésent en Cisjordanie, à la télé comme sur le terrain. A l'écran, l'économiste de 62 ans sait varier les registres : pédago pour parler de l'épidémie, sévère pour détailler les mesures de restriction, tendre pour s'adresse