Bnei Brak infecté, Bnei Brak occupé, Bnei Brak libéré ? Depuis le début de l'épidémie, l'austère enclave religieuse en banlieue de la dionysiaque Tel-Aviv, nombril du monde juif ultraorthodoxe et principal foyer de contagion israélien, n'a cessé de faire la une.
Il y a eu d'abord l'indignation nationale devant ces vidéos virales montrant les haredim (les «craignant-Dieu» en hébreu) défiant éhontément les règles — synagogues et salles de mariage bondées, clashs avec la police. Puis l'explosion des cas, les annonces apocalyptiques (certains épidémiologistes prévoyaient que 40% de la ville, soit 75 000 personnes, étaient sûrement touchées) et l'appel à l'aide du maire lui-même contaminé. Enfin, début avril, les cordons de police, les renforts de Tsahal et le couvre-feu imposé. «Un véritable siège», s'époumonait le maire adjoint.
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Un mois plus tard, les parachutistes avec leurs cartons de vivres sont repartis dans leurs bases. Les checkpoints ont été levés. Dans les rues, de petits carrés bleus recouvrent les barbes broussailleuses. Tout le monde porte un masque, voire une visière d'où sortent les papillotes. Le chapelier à Borsalino a rouvert, mais l'on doit sonner pour y entrer au