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Covid-19

Pandémie : pour les juifs étrangers, l’incertaine mise en Terre sainte

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Si Israël a fermé ses frontières pour les vivants, la diaspora juive peut toujours se faire inhumer dans l’Etat hébreu, comme le veut la tradition. Problème : en temps de confinement, ce dernier voyage est un défi logistique, si bien qu’un business s’est créé.
Un cercueil à l’aéroport Ben-Gourion transporté par Zaka, spécialisé dans les rapatriements complexes de juifs, le 27 avril. (Photo Michael Gutwein. ZAKA. AP)
publié le 15 mai 2020 à 19h11

Au temps du coronavirus, il est un tarmac où la formule «aéroport fantôme» s’applique littéralement : celui de l’aéroport international Ben-Gourion, entre Tel-Aviv et Jérusalem, principale porte d’entrée en Israël. Et où, durant la crise sanitaire, plus de cercueils ont atterri que de touristes.

Dès les prémices de l’épidémie, en clouant au sol sa flotte nationale et limitant les vols au rapatriement de ses citoyens, l’Etat hébreu a aisément bouclé ses frontières, principal facteur, selon les épidémiologistes, de l’impact limité du Covid-19 dans le pays, qui compte moins de 300 décès liés au virus.

Depuis deux mois que la forteresse Israël a levé le pont-levis (le trafic aérien ne pourrait reprendre qu'en juillet), une exception a été faite pour les dépouilles des juifs de la diaspora, dont un nombre grandissant choisit de se faire inhumer en Terre sainte, pandémie mondiale ou non. Selon nos informations, 466 corps non israéliens ont été acheminés dans le pays durant les deux derniers mois de confinement mondialisé, dont 173 de France. Une augmentation d'environ 10 % par rapport à la même période en 2019. Mais comme l'estime Joël Mergui, président du Consistoire central israélite de France, «l'épidémie a vraisemblablement empêché des personnes d'être enterrées en Israël».

Sur instruction du ministère de la Santé israélien, tous les cadavres arrivés de l'étranger ont été considérés comme contaminés, rendant toute distinction impossible. Il n'est néanmoins pas excessif d