Le gros Antonov 30B a décollé à Orléans. Ce 29 août, l’oiseau de fer se dirige plein ouest, survole Lorient puis le Finistère. A l’approche de la zone interdite en surplomb de l’Ile Longue, sanctuaire des sous-marins français porteurs de l’arme atomique, l’Antonov de l’armée russe ne dévie pas. Il passe au-dessus et poursuit plus au nord, avant de revenir à Orléans. Ultime provocation aérienne, comme Moscou en fait parfois aux abords de l’espace aérien français ? En fait, la simple application d’un accord international, le traité Ciel Ouvert (quelques officiers français avaient d’ailleurs pris place à bord de l’appareil).
Imaginé dans les années 50 par Eisenhower, signé sous l'impulsion de George Bush au lendemain de la guerre froide, entré en vigueur entre 34 Etats en 2002, l'accord est aujourd'hui menacé : le président américain Donald Trump a annoncé jeudi soir que les Etats-Unis le quitteraient dans six mois. Cette décision était attendue depuis des semaines. Avant son limogeage, le faucon John Bolton, conseiller à la sécurité nationale jusqu'au 10 septembre, aurait signé un décret pour quitter l'accord, ce dont s'était émue la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, dans un courrier adressé au successeur de Bolton. «Je vous exhorte à renoncer à cette décision imprudente […]. Un retrait américain