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Patrimoine

A Oslo, des fresques de Picasso menacées de démolition

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En posant sa bombe au pied du quartier gouvernemental à Oslo en 2011, Anders Behring Breivik déclenchait un conflit qui continue de déchirer la capitale. Au centre des débats : un cadeau de Pablo Picasso au peuple norvégien, aujourd'hui menacé de destruction.
Affiches de protestation devant un bâtiment du gouvernement orné de peintures murales Picasso à Oslo, le 12 mai. (PIERRE-HENRY DESHAYES/Photo Pierre-Henry Deshayes.AFP)
par Vibeke Knoop Rachline, Journaliste norvégienne
publié le 23 mai 2020 à 14h19

Il s'agit d'une immense fresque murale, dessinée par Picasso en 1969 et gravée au jet de sable dans le béton naturel par son ami, l'artiste norvégien Carl Nesjar. L'œuvre baptisée les Pêcheurs, déployée sur l'une des façades d'un bâtiment du complexe gouvernemental de la capitale norvégienne, a été le décor de l'attentat à la voiture piégée perpétré en 2011 par le terroriste d'extrême droite Anders Breivik. Restée miraculeusement intacte, elle est aujourd'hui menacée par la décision d'Oslo de démolir le complexe. Au grand dam des héritiers et admirateurs de l'artiste franco-espagnol.

«La collaboration entre Pablo Picasso et Carl Nesjar a commencé en 1957 sous les auspices de l'architecte Erling Viksjo pour la construction du complexe, quand Picasso a accepté de faire des dessins pour la décoration du bâtiment de gouvernement d'Oslo. Pendant les dix-sept années suivantes, Picasso et Nesjar ont travaillé sur 33 projets de sculpture monumentale à Oslo, Barcelone, Kristinehamn, Amsterdam, Stockholm, Jérusalem, Marseille, New York, Rotterdam, Princeton et Halmstad», détaille dans une lettre Diana Widmaier Picasso, historienne d'art et petite-fille de Picasso et Marie-Thérèse Walter.

Près d’une tonne d’explosifs

Le 22 juillet 2011, Breivik gare une camionnette piégée au cœur de la capitale norvégienne. Les 950 kilos d'explosifs font huit morts, plus de 200 blessés, et provoquent des dégâts considérables dans le complexe gouvernemental, constitué de trois bâtiments, dits blocs. Le bloc H, qui a