La Commission européenne a proposé, mercredi, de créer un fonds de relance de 750 milliards d’euros afin de faire face à la récession causée par la crise du Covid-19. Cette somme sera empruntée sur les marchés : 500 milliards seront des subventions directes aux Etats qui seront remboursées par le budget européen, et 250 milliards des prêts à la charge de chaque bénéficiaire.
Il s'agit d'un tournant historique pour l'UE, la capacité d'endettement et donc l'autonomie budgétaire étant l'un des attributs essentiels d'un Etat. La presse anglo-américaine évoque d'ailleurs un «moment hamiltonien» pour l'Europe, en référence à Alexander Hamilton, le premier secrétaire au Trésor des Etats-Unis, qui a réussi en 1790 à convaincre le Congrès de créer une dette fédérale. C'est le même chemin qu'est en train de suivre l'UE. Mais on n'en est pas encore là : il va falloir convaincre les vingt-sept Etats membres, les décisions dans ce domaine se prenant à l'unanimité.
Qui ne veut pas d’une dette commune ?
Essentiellement les pays du Nord, autoproclamés «vertueux», peu soucieux de partager leurs richesses : Allemagne, Autriche, Danemark, Finlande, Pays-Bas, un clivage qui s'était déjà manifesté lors de la crise de la zone euro en 2010-2012. Dès que l'Italie a appelé à la solidarité européenne, en mars dernier, ils ont refusé