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Récit

Giovanni López, le George Floyd mexicain

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Cet ouvrier est mort le 5 mai, après avoir été vraisemblablement torturé par la police. L'affaire n'avait pas fait grand bruit dans un pays où le racisme social est ancré. Mais la mort de George Floyd a changé la donne.
Des manifestants protestent contre la mort de Giovanni Lopez, le 6 juin à Guadalajara. (Photo Agencia El Universal.EELG.GDA. AP)
publié le 10 juin 2020 à 17h55

Près d’un mois est passé avant que la mort de Giovanni López aux mains des policiers qui l’ont arrêté et tabassé ne provoque une clameur nationale au Mexique. Mais depuis plusieurs jours, les manifestants laissent libre cours à leur colère face à ce nouvel exemple de brutalité policière.

Giovanni López, un ouvrier de 30 ans issu d'une banlieue pauvre de Guadalajara, métropole du nord-ouest du Mexique, est mort le 5 mai. Il avait été arrêté la veille parce qu'il ne portait pas de masque sur la voie publique, une mesure sanitaire obligatoire dans la commune de Ixtlahuacán de los Membrillos. Alors qu'il était déjà parvenu à son domicile, dix policiers municipaux ont violemment interpellé cet homme «tranquille et travailleur» selon ses voisins. Le lendemain, sa famille était informée par les policiers qu'ils avaient eu «la main un peu lourde» avec Giovanni. Il aurait été torturé pendant trois heures. Ses proches l'ont retrouvé mort dans un hôpital de Guadalajara. Il avait souffert d'un traumatisme crânien, son corps portait des traces de coups et il avait reçu une balle dans la jambe.

Mais le nom de Giovanni López ne s’est pas répandu à travers le pays. Les faits sont d’abord passés inaperçus. Le frère de Giovanni avait pourtant filmé l’arrestation, brutale.

Des dizaines de jeunes arrêtés et retenus illégalement

Puis, il y a eu le 25 mai. Il y a eu George Floyd. Le gigantesque mouvement d'indignation provoqué par la mort de cet homme noir américain aux mains de la police de Minneapolis a tendu un miroir à la société m