Menu
Libération
Allemagne

Allemagne : procès du meurtrier présumé de l’élu CDU Walter Lübcke, assassiné pour ses convictions humanistes

Article réservé aux abonnés
Ce mardi s'ouvre à Francfort le procès de Stephan Ernst, néonazi de 46 ans accusé de la mort de l'élu CDU Walter Lübcke. Fervent partisan de la politique d'accueil des réfugiés en 2015, le politique de 65 ans, longtemps l'objet de menaces, a été exécuté à son domicile non loin de Cassel.
Stephan Ernst après une audience de la cour fédérale de Karlsruhe, en juillet 2019. (Photo Uli Deck. AFP)
publié le 16 juin 2020 à 6h09

«Ça vaut la peine de vivre dans notre pays. Il y a des valeurs à défendre, et toute personne qui ne porte pas ces valeurs peut quitter le pays à tout moment si elle n'est pas d'accord. C'est la liberté de chaque Allemand.» Cette phrase, prononcée par Walter Lübcke le 14 octobre 2015 lors d'une réunion publique à Lohfelden (Hesse) au sujet de l'accueil des réfugiés, lui a coûté la vie.

L'élu CDU de Hesse, 65 ans, a été assassiné dans la soirée du 1er juin 2019 pour avoir dit publiquement que l'accueil des étrangers faisait partie des valeurs cardinales de l'Allemagne. Après avoir été l'objet de menaces de mort pendant quatre ans, il a été exécuté d'une balle dans la tête à son domicile de Wolfhagen, dans la banlieue de Cassel. Il était environ 23 h 30. Lübcke fumait une cigarette sur sa terrasse, seul.

Depuis cette réunion publique du 14 octobre 2015, les menaces étaient incessantes. «Volksverräter !», «traître du peuple», écrivait-on à son sujet sur Internet – une expression directement issue du